mardi 29 juin 2010

LA FOA: UN FILM ET DES LIVRES SUR JEAN MARIOTTI












1-L'écrivain et sa femme Ludmilla, à Paris.

2-Jean Boissery dans le rôle de Jean Mariotti



Lors du festival de La Foa, est présenté un film de Gilles Dagneau, qui a vécu 10 ans en Nouvelle-Calédonie: "Prisonnier du soleil", sur la vie de l'écrivain calédonien. L'acteur de théâtre Jean Boissery, neveu de l'écrivain, qui fait carrière en France, interprète le rôle titre.

Gilles Dagneau écrit dans "la revue du Cinéma" et est l'auteur de 2 livres "Dustin Hoffman" et "Ava Gardner".

Il a réalisé 3 documentaires sur les événements politiques de l'île: Tjibaou la parole assassinée, et Tjibaou le pardon, suivis du "gendarme citron".

Dans sa récente présentation de livres et d'auteurs, le CAP n'a pas oublié Jean Mariotti: Hélène Colombani qui rendit hommage à l'écrivain ( en 1981), par des conférences en Australie (1999), ou diverses publications (in Notre Librairie, en 1998), a contribué à la réédition des oeuvres complètes de Jean Mariotti (édition critique du " dernier voyage du Thétis", en 2000). Elle vient de faire paraître en mars 2010, dans la collection Lettres du Pacifique, "De la vendetta en Nouvelle-Calédonie", qu'elle a préfacée. L'auteur de cette biographie est un historien et un petit-neveu de Jean M. (F. Mariotti-Angleviel)

C'est l'histoire du patriarche de Farino, Paul-Louis Mariotti, le père de l'écrivain, qui fut condamné au bagne pour une "vendetta" en Corse au 19e siècle, après sa libération, il resta sur l'île, s'y maria et y prospéra.


Dédicaces d'auteurs du CAP à La Foa
























Durant la semaine du 25 juin a lieu le traditionnel festival du cinéma de La Foa, (qui est présidé cette année par l'actrice-réalisatrice Zabou), les auteurs du CAP présents en Nouvelle-Calédonie, ont souhaité à cette occasion y présenter leurs oeuvres, une soixantaine de titres, (dont la moitié était composée de la Collection Lettres du Pacifique), et rencontrer le public.

Une vingtaine de nos auteurs, accompagnés d'amis, et de la Chargée de mission du Livre en NC, ont consacré leur samedi à cette matinée de dédicaces, dans un lieu chargé d'histoire, l'hôtel restaurant Banu, à proximité du cinéma du village. Des inconditionnels du livre et de l'image, des enseignants, et un illustrateur de bande dessinée se sont attardés à découvrir ces oeuvres, et pour certains, à mettre au point projets d'écriture et d'édition.
Cette rencontre fut suivie d'un sympathique repas, où les nouveaux auteurs du CAP,tout en appréciant les délicieux fruits de mer qui font la réputation de cette table, ont pu faire connaissance et échanger avec les plus anciens, (dont Ginette Harbulot et Jean Guillou sont les doyens).



dimanche 20 juin 2010

Flamboyant Imaginaire: Zalaïna.


La collection "La Pleïade" vient de rééditer les oeuvres complêtes du Général de Gaulle dont le talent d'écrivain est connu. Dès l'adolescence, "l'homme du 18 juin" commençait à écrire des pièces de théâtre, comme le rappelle Jérôme Dupuis:

"On l'ignore souvent, mais Charles de Gaulle, dans sa jeunesse, a écrit des poésies et des nouvelles...

Oui, à 15 ans, il a composé une saynète en vers influencée par Rostand et intitulée "Une mauvaise rencontre", qui sera éditée à 50 exemplaires. Trois ans plus tard, sous le pseudonyme transparent de Charles de Lugale, il écrit Zalaïna, une étrange nouvelle racontant les amours coloniales d'un officier et d'une  mélanésienne. Il y a parfois un "ange du bizarre" qui plane au-dessus de lui, peut-être hérité de l'un de ses ancêtres, qui était barde breton. De Gaulle s'est inventé à travers les mots. Lorsqu'il comprend, après 1918, qu'il ne pourra pas devenir un grand chef militaire comme il l'a rêvé, il se réinvente par le verbe, en écrivant notamment Le Fil de l'épée [1932]. "

Il est intéressant de rappeler à ce sujet qu'en 1992, le Flamboyant Imaginaire, première revue littéraire de Nouvelle-Calédonie, créée et dirigée par Hélène Colombani, rééditait cette fameuse nouvelle signée d'un certain Charles de Lugale: "Zalaïna", qui avait pour thème les amours exotiques d'un jeune militaire colonial et d'une mélanésienne en Nouvelle-Calédonie. Sans doute inspiré des romans de Pierre Loti, (qui n'échappaient pas aux anciens poncifs du XIXe siècle) , l'auteur  faisait connaître une fin tragique digne de "Madame Butterfly" à son héroïne, tandis que le jeune homme retournait en France. 

Une curiosité littéraire qui avait beaucoup plu aux lecteurs calédoniens, intrigués (et flattés) que leurs îles aient inspiré l'un des premiers écrits du célèbre personnage. 

Hélas, peu temps après, le "Flamboyant imaginaire" (qui fut la première revue  à publier des textes bilingues en langues vernaculaires (adjié) avec la participation de Gabriel Poédi),  fut interdit, suite à la proposition de certains élus. 

mercredi 16 juin 2010

Dans la presse à Tahiti



Un bon article du 14 juin signalé dans le quotidien régional, Tahiti Presse, rend hommage au livre "Pour la défense de la langue tahitienne" de Florence Ferment-Méar, ainsi qu'à la collection "Lettres du Pacifique" (Harmattan). 
Fenua Tahiti fait également un accueil élogieux à ce livre qui ne devrait pas laisser insensibles   les Océaniens en général. A terme, ils sont concernés par le problèmes inhérents à la déperdition et à l'abandon progressifs de leurs langues vernaculaires, qui ne seront pas résolus par de coûteuses créations d'instituts de langues, mais par une revalorisation identitaire intensive des parlers vernaculaires, au quotidien. 

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Depuis la sortie de ce livre, la collection aura atteint bientôt son 33e titre, dont 19 consacrés à la Nouvelle-Calédonie, 8 à la Polynésie, 6 à la Nouvelle-Zélande et à l'Australie, dans les genres littéraires (fictions, essais) et des Sciences humaines (recherche). 
 
Les auteurs publiés sont des romanciers, des philosophes, des enseignants, des historiens, ou des universitaires de la région Pacifique ou d'Europe. 
Le premier livre bilingue, "Half moon lands", traduit et présenté en Anglais par une universitaire Australienne, sera bientôt suivi d'autres traductions. Inversement, trois titres sont traduits de l'Anglais en Français.

Dix nouveaux titres sont en préparation, dont les premiers seront le 1er roman d'un Calédonien, une étude universitaire sur la société maohie, un roman sur les aborigènes, une fiction sur la Nouvelle-Calédonie dans le futur, un roman tahitien, etc.

dimanche 13 juin 2010

Le dernier Modiano "L'horizon".

"Mieux qu’un volume de la Pléiade, mieux qu’une place au chaud au Panthéon, mieux que sa table réservée au Flore, il est consacré par le néologisme qu’il a suscité:”modianesque”. (Assouline) 


L'écrivain Patrick Modiano vient d'obtenir le prix Del Duca pour son dernier roman "L'Horizon", (Gallimard) dont le critique Jean Roulet a dit, dans son émission (Canal Académie):"

"Au fil de ses romans, Patrick Modiano arpente inlassablement un décor décoloré par le recul des années. Vieilles rues parfois changées de noms, magasins frappés de disparition, arrière-salles de cafés aujourd’hui condamnées, entrepôts où ne s’entrepose plus guère que de l’ombre. Chaque détail de ce décor urbain s’offre à superposer le présent à ce passé dont Modiano demeure la mémoire attentive. (...)
En plaçant la poésie au cœur de la ville, Patrick Modiano se situe dans le sillage des surréalistes. (...). Même recherche d’une poétique urbaine. (...) L’Horizon, avec cette « matière sombre » et ces « couloirs de temps ». Une façon de dépasser la difficulté de dire, d’aborder un monde « compliqué » tel que Modiano le perçoit. « L’incertitude du présent » interfère avec le flou de la mémoire et nous plonge dans un climat dont il semble avoir inventé la couleur : « La grisaille et la monotonie de ces jours de pluie où l’on se demande s’il fait vraiment jour et si l’on ne traverse pas un monde intermédiaire, une sorte d’éclipse morne, qui se prolonge jusqu’à la fin de l’après-midi. » Et comment rester insensible (...) à l’évocation de ce « lointain Auteuil, quartier charmant de mes grandes tristesses. »

 

Pour notre part, nous avons gardé   l'impression  d'un roman inachevé, de personnages qui restent des silhouettes indécises aux contours vagues, les longs descriptifs et la litanie d'une énumération de rues de Paris ou Montreux qui finissent par lasser, ou les invraisemblances de certaines situations (un marginal, fou dangereux à Annecy, devenu sans logique ni la moindre explication, un riche patron de l'immobilier à Paris, une héroïne sans passé, bretonne née à Berlin, dont on ignore l'histoire, un narrateur fantôme, sans consistance, poursuivi par une mère haineuse sans qu'on en sache la raison: crépusculaire est bien  le mot qui convient, mais les questions que se pose le lecteur attentif restent sans réponse.Trop de zones d'ombre, trop de flou finissent par évoquer le procédé et l'ennui. 

"Les Rescapés" et "L'ami posthume", écrits par deux enseignantes


En avril et en mai, nous annoncions la parution dans la collection "Lettres du Pacifique", de deux livres, qui ont en commun leur sujet: les premières impressions de deux enseignantes arrivant en Nouvelle-Calédonie.

Isabelle FLAMAND ("Les Rescapés") a pris pour cadre de son roman l'île de Lifou, où elle enseigna durant 4 ans. Chaque lectrice se sentira concernée par la confession intime de sa narratrice, qui vit une expérience  douloureuse dans ce cadre idyllique, l'opposition entre la déchirure personnelle et familiale des protagonistes, et la découverte d'une île exotique prometteuse d' harmonie et de bonheur, sont des plus saisissants. C'est avec le sentiment d'être la rescapée d'un naufrage, mais plus forte, que l'héroïne quittera Lifou avec ses enfants, à la fin du roman.


Agnès LOUISON (pseudonyme), ("L'ami posthume"), originaire de Nîmes, fait le récit de son arrivée à Poindimié pour remplacer un professeur de philo, et décrit son désarroi professionnel et sa solitude, face à une administration indifférente et à des élèves qui n'acceptent pas la "remplaçante" improvisée de leur cher et défunt professeur. Contre toute attente, l'auteure de ce récit réside en Nouvelle-Calédonie depuis dix ans.

Deux livres, deux expériences, deux écritures de femmes décrivant la Nouvelle-Calédonie sous un jour qui n'a rien à voir avec les clichés d'un banal carnet de voyage de touristes portant colliers de fleurs  !


jeudi 10 juin 2010

Pour la défense de la langue tahitienne



Le  livre récent de Florence Ferment-Méar "Pour la défense de la langue tahitienne",  édité dans la collection d'Hélène Colombani (Lettres du Pacifique) et qui avait fait l'objet d'un article sur notre site (7 mai), a  retenu l'attention de la revue "Fenua " de Tahiti, (qui  cite également notre cercle des Auteurs ). 

Bien connue des milieux universitaires de Polynésie, l'auteure ouvre avec ce document un débat important sur l'identité et la culture des peuples océaniens, qui commence par la pratique  des langues vernaculaires et la transmission des savoirs, condition de la pérennité des cultures. 
Comme elle le rappelle, ce sont non seulement les langues vernaculaires qui sont menacées de disparaître à terme, mais aussi certaines langues telles que le breton (gaélique) et le corse, dont l'usage était sévèrement puni dans les cours d'écoles jusqu' au milieu du XXe siècle



lundi 7 juin 2010

Nouveauté: Le naufrage du "Batavia" par Philippe Godard




"Un fier vaisseau du XVIIe siècle qui se perd sur l'un de ses récifs près des côtes d’Australie occidentale 
D'indicibles actes de traîtrise et de cruauté 
La souffrance humaine  à son paroxysme 
Un exploit maritime  
La découverte de l'une des épaves les plus recherchées,  
Une histoire des plus dramatiques  . "
 

Le dernier livre très documenté et illustré de gravures et de photos, de Philippe Godard, l'un des auteurs parmi les plus connus en Nouvelle-Calédonie, et membre du CAP depuis nombre d'années, paraît cette semaine dans la collection Lettres du Pacifique, (Harmattan), il s'agit du récit du  naufrage catastrophique du célèbre Batavia, sur les côtes de l'Australie occidentale.

  Les survivants de ce voilier hollandais qui naviguait vers les îles de la Sonde, vécurent un enfer jusqu'à l'arrivée des secours, sous la tyrannie sanguinaire  de Jacob Cornelisz qui, parfait émule de Gilles de Rais, profitant de la famine et du désarroi de ses compagnons d'infortune, tortura et massacra un grand nombre d'entre eux, avec ses acolytes, n'épargnant ni les femmes ni les enfants.☠

La presse australienne  de l'époque se fit l'écho d'un drame qui montre que la cruauté de l'homme est sans borne.

Auteur d'une vingtaine de beaux livres sur la Nouvelle-Calédonie et l'histoire du Pacifique (dont le célèbre "Mémorial Calédonien"), l'auteur, ex-résidant calédonien, géomètre, photographe, éditeur et auteur, est désormais Australien. (Il a publié ce livre en anglais sous le titre: "The first and last voyage of the Batavia", livre dont la maquette fut réalisée par Mme Attali, ainsi qu'un autre consacré au tigre de Tasmanie.) 



mercredi 2 juin 2010

Hommage à Louise Bourgeois.




Le décès de cette artiste de renommée internationale âgée de 98 ans,  fait la une de la presse. 
Française de naissance, née à Paris dans une famille de tapissiers venus d'Aubusson, elle étudia les Beaux Arts et épousa un historien d'art américain. Elle vécut à New York et son oeuvre fut connue en Amérique avant de l'être dans le monde entier. 
Nul doute que cette grande dame, parfaitement libre et indépendante dans sa créativité et dans l'expression de sa pensée rebelle et moderne, n'aurait pas atteint cette célébrité si elle avait vécu ailleurs qu'en Amérique.


«Ce n'est pas l'effet du hasard, note Marie-Laure Bernadac : la reconnaissance de Louise Bourgeois ne pouvait se faire qu'avec l'émergence d'une nouvelle sensibilité, celle d'une génération postmoderne caractérisée par le retour au subjectivisme, à une forme d'expressionnisme, à un éclectisme libérateur.» Avant cela, l'œuvre de cette artiste, pionnière dans beaucoup de domaines, n'avait donc eu que peu d'écho. La vieille dame facétieuse était alors âgée de 70 ans... seulement. Il fallut qu'elle patiente encore un quart de siècle pour être célébrée dans son pays natal. Depuis, Maman, l'araignée géante à laquelle son travail est souvent associé, a apprivoisé les plus irréductibles."


Elle fut exposée pour la première fois à Sydney où elle était appréciée, en 1995-1996, au Museum of Contemporary Art, c'est là que son oeuvre inspira un texte à Hélène Savoie dans l'un de ses recueils de poésie paru en 1998, "Voiles blanches sable rouge" (traduit en Australie par Marie Ramsland.) 

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